Samedi, 26 novembre – Trois noms sont utilisés pour désigner l’île: le nom officiel d’Île de Pâques est dû au navigateur hollandais Jakob Roggeveen qui découvrit cette terre le dimanche de Pâques 1722. Les Pascuans préfèrent le nom de Rapa Nui (la grande Rapa) et Te Pito O Te Henua, le nombril du monde ou le nombril de la terre – la terre d’Hotu Matu’a. Rapa Nui est le point le plus isolé du globe: 2000 km de l’Île de Pitcairn où se réfugièrent les mutinés de La Bounty en 1790, à 3700 km des côtes du Chili et à 4050 km de Tahiti. Même aux pôles, on est plus près d’une grande ville moderne que sur ce bout de lave posé en plein Pacifique Sud. Île en forme de triangle de 24/18/16 km, pour une superficie de 166 km2. Population actuelle: près de 5 000 habitants, à peu près 55% pascuans, 45% chiliens.
La date du peuplement de l’île varie, selon les différents experts et/ou différentes analyses, entre l’an 400 et 1200. À une époque, 12 000 habitants étaient regroupés au sein de 54 tribus. Beaucoup de larmes et de sang ont été versés à la naissance, et lors de la destruction des ahus, autels de pierre dédiés à des ancêtres divinisés entourant Rapa Nui. Autant de livres, autant d’auteurs, autant d’opinions et de théories. Daniel Pardon, dans un guide sur l’Île de Pâques a écrit: Visitez l’île avec une immense curiosité et surtout beaucoup d’humilité. Ce que des hommes ont fait ici, c’est peut-être ce que six milliards (maintenant sept) d’êtres humains font subir aujourd’hui à toute la planète: un péché d’orgueil fou (les moaï), ayant abouti à la destruction de l’environnement puis à l’autodestruction de cette petite société, accélérée ensuite par l’expansion européenne.
Nulle autre terre que l’Île de Pâques n’a autant enflammé l’imagination des Hommes. Les monolithes de Rapa Nui ont suscité plus d’interrogations qu’aucune création humaine. Il faut savoir que toutes les statues ont été jetées au sol et, à quelques exceptions près, vers l’avant face contre le sol. Par cette uniformité, les guides et habitants de l’île rejettent du revers de la main toute autre théorie pouvant expliquer la chute des moai: tremblement de terre, tsunami, ovnis, etc.
L’ahu ci-dessus, Ature Huki, a été restauré par Thor Heyerdahl au cours de son expédition en 1955-1956. Il mit le maire d’Hanga Roa au défi de remettre le moai debout. Pas de problème! Le maire connaissait la technique. Il fallut douze Pascuans et dix-huit jours d’efforts pour redresser le moai. La statue de 3,5m de hauteur, pèse environ quatre tonnes. Ce défi fait au maire et toute la personnalité du maire décrite dans le livre d’Heyerdahl, est à mon avis l’aspect le plus intéressant de toute l’expédition de ce dernier. Tant qu’au reste, pour moi, Thor Heyerdahl a été un important pilleur de l’Île de Pâques.
Aujourd’hui, journée complète d’expédition, de 10h à 17h, d’une bonne partie de l’île avec Christophe et la famille française qui voyage pour une année. Évidemment, nous voyons beaucoup d’ahu, de Moai (remarquez que ahu et moai ne pas prennent le « s » au pluriel). Christophe est très généreux de son temps et de ses connaissances. Il est très passionné de son île d’adoption. Et la canadienne se fait encore malmenée pas à peu près! Vraiment… Leur ayant donné l’adresse de mon blogue, je dois faire preuve de retenue! Hahaha!
J’écrirai davantage sur les principaux sites des moai, car j’y reviendrai seule dans les prochains jours. Nous avons fait une halte sur la plage d’Ovahe, la plus petite avec sable rose. Tout juste avant d’y descendre, une roche magnétique récupérée à quelques centaines de mètres sous l’eau permettrait, lorsque l’on y pose les deux mains avec les doigts pointant les uns vers les autres, ainsi que le front, de vous recharger les batteries! Ni la famille française, ni moi sommes certaines que Christophe ne se soit pas un peu foutu de nous avec cette bien belle pierre ronde…
Nous faisons un arrêt de près de deux heures à la plage d’Anakena, (photo ci-dessous) là où avait débarqué Hotu Matua et sa famille, roi qui habitait la terre légendaire de Hiva. Selon la légende, Hotu Matua fut un jour déchu de son trône. Il embarqua alors avec sa famille et sa suite sur deux grands pahi (double canoé) en direction de « Te pito o te kainga ». Ils débarquèrent après des jours et des jours de mer sur la plage d’Anakena, où fut fondé la nouvelle résidence royale. Depuis lors, l’île reçue le nom de « Te pito o te henua » (Le nombril du monde).
Je reçois livraison de mon mini 4×4 à ma cabane vers 18h30. Le gentil monsieur (70 ans environ) me fait signer une garantie sur carte de crédit… en blanc. J’essaie de lui expliquer que je souhaite qu’un montant apparaisse sur le « slip »…
– No, no Senora, no problema!
– Si Senor, es a problema para mi.
– No, no Senora, no problema!
– Je m’impatiente un peu: Senor, por favor, write un montant NOW!.
Et le voilà à réfléchir sur un montant à écrire… Il écrit 250 000 pesos. Je prends mon iPhone pour convertir la somme en dollars. Ça donne à peine 500$ de garantie. Ici, on essaie pas de vous vendre une assurance collision, y’en a pas, et on ne fait pas le tour de véhicule pour y dénombrer les égratignures, y’en a trop! C’est à la bonne franquette!
Bonsoir de ma cabane, vue vers l’ouest tout droit sur Tahiti, en fin du jour vers 21h…
Salut, j’aime bien la 1ere photo avec la Moai habillée en blanc. Merci de nous apporter ces instants de chaleur culturelle. Bien qu’il ait fait 11° dimanche à Montréal, ça n’égale pas la puissance de tes paysages. Continue à nous éduquer, j’adore………..
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Chere Louise,
La premiere photo du jour 16 est tres impressionnante. Tu es vraiment dans ton element.
Photos magnifiques, textes captivants. Fais attention a toi et a bientot.
Bisous
Ingrid
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Allo Ingrid,
Merci de ton p’tit mot! Peut-être une de vos prochaines destinations? :-). Salutations à Themis et aux enfants!
À bientôt! xxxx
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Chère Louise,
Nous te lisons avec beaucoup de plaisir et d’émotion. Tes photos sont superbes et, aujourd’hui, la première nous a bien fait sourire. À côtoyer des géants, on grandit. Cette île est vraiment le bout du monde et on est sûrs qu’après ton séjour, tu nous reviendras transformée. Profite bien des prochains jours, en solo ou en compagnie.
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Bon matin à vous deux! Oui, il est 4h ici également. Je vais tenter d’attraper le lever du soleil du haut du volcan Rano Kau. Ici, la variété d’oiseaux… très très peu. Tu aurais vite fait le tour dans tous les sens du terme. Je vois quelques pigeons et un faucon ressemblant beaucoup à l’épervier, ici appelé le ‘tiuke’. Bisous!
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C’est très intéressant des descriptions. Celles-ci me permettre de me coucher +++ intelligent à chaque soir…..Merci Louise et bonne continuité de voyage…..Au Québec, particulièrement à Sherbrooke, à 23h59, il fait 9 degré le 27 novembre….Je vois ça pour la 1ère fois de ma vie. C’est peut-être – Rapa Nui – du QUÉBEC…………….aH ah!
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Allo Daniel! 9 degrés… de jour ou de soir! Ici, dès le coucher du soleil, c’est pas chaud du tout, mais j’ai pas la mesure. Si les images mettent de la chaleur dans ton coeur et que mes textes grossissent ton cerveau, cela suffit à réchauffer l’atmosphère! Hahaha! Merci et bisous!
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