Jour 17 – Des Pascuans, des Chiliens et des Passionnés d’ailleurs…

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Dimanche, 27 novembre – La-la, je suis TANNÉE,. La femme de chambre à ma cabane, elle M’ÉNERVE! Elle range TOUTES mes affaires, TOUS les jours LÀ où elle croit que ça doit l’être. Chaque jour à mon retour, je retrouve ma chambre comme au premier jour – comme si personne ne l’habitait. Ça fait deux fois que je demande à Christophe de l’avertir, mais il oublie. Et ça le fait bien rigoler – lui. Elle range tous mes papiers et petits objets divers qu’on laisse traîner sur la table. Nada, niet, plus rien sur la table au retour. Elle range mes produits de toilettes LÀ où elle les veut, même chose pour mes chaussures. Il y a deux lits vacants, alors je m’en sers pour étaler mon stock. Et VLAN! Elle fait table rase là aussi! À chaque fois que je rentre, j’ai l’impression d’avoir été cambriolée… mais proprement! -:). Coudonc.. ch’tu en train de chialer moé la-la??. Hahaha!

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J’ai écrit sur ma rencontre avec Max, un juge à la retraite et ami de tante Hélène, rencontré à la sortie d’un snack avec Cécile à Punaauia, et ensuite revu au Monastère où il va régulièrement assister à la messe. Lors de cette deuxième rencontre, nous avons eu le temps d’échanger quelques minutes. Sachant que je venais à l’Île de Pâques, il me confia ses inquiétudes pour une grande amie, Lili, propriétaire de bungalows pour les touristes. Son mari Rapanui – d’une lignée pure vérifée, est décédé subitement en plongée sous-marine d’une crise cardiaque en juillet dernier. Il avait 52 ans. Max me demanda, si cela m’était possible, de passer voir Lili pour lui transmettre son bon souvenir et prendre de ses nouvelles. Ce que Max ne m’avait pas dit, c’est que ce matin j’allais à la rencontre non seulement de son amie Lili, mais également à la rencontre de la mémoire vivante de l’Île de Pâques.

Lily était déléguée pour l’ambassade de France. Elle a donc séjourné dans de nombreux pays. Alors qu’elle était en poste au Brésill, elle pris une semaine de vacances sur l’Île de Pâques. Il lui fut impossible de repartir avant trois semaines car les vols étaient pleins, ce qui lui permit de tisser des liens avec quelques pascuans. Elle retourna quelques années plus tard pour assister à un mariage pascuan et fut assise aux côtés de Taddéo, de 16 ans son cadet, et l’amour naquit… Et un bel homme pas à peu près! Elle vit à Rapa Nui depuis 28 ans. C’est elle qui forme tous les guides accrédités par l’Unesco pour l’île. Afin d’éviter que la famille de Taddéo mette la main sur tout ce qu’ils ont contruit ensemble et revende à des étrangers, mais surtout pour conserver et transmettre une partie de la mémoire de Taddéo et de l’histoire de Rapa Nui, tout leur patrimoine sera converti en une Fondation culturelle. Les procédures judiciaires sont en cours avec des avocats chiliens. Tout titre de propriété sur le fond de terre est ici d’une complexité inouie, les natifs réclamant les terres leur ayant été prises par les chiliens.

Une heure de pur délice en compagnie d’une femme d’exception! Taddéo était un sculpteur Rapanui. Je ferai le transport d’une pièce qu’elle souhaite offrir à Max et son épouse. Elle préparera l’emballage de l’objet, un oeil de moai sculpté sur pierre, pour que je l’apporte en soute mercredi. J’aurai donc l’occasion de la revoir avant mon départ. Que le monde est petit dans cet immense Pacifique!

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11h- Quelle liberté et quelle joie de circuler avec mon 4×4 sur les routes et pistes de l’Île de Pâques. C’est surréaliste… Je répète à voix haute: Je suis à Rapa Nui, je suis à l’Île de Pâques, je suis le Te Pito O Te Henua! Hahaha, non faudrait surtout pas! Je souhaite ne jamais épuiser cette capacité d’émerveillement qui m’habite.

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J’arrête à tout moment pour tout voir, j’emprunte toutes les pistes. Les chevaux sont à l’Île de Pâques, ce que les moutons sont à la Nouvelle-Zélande et l’Islande: ils sont nombreux aux abords des routes et sur les pistes. Plusieurs n’appartiennent à personne. On ne paie pas pour un cheval ici, on en veut pas même en cadeau, on ne sait quoi en faire. Une herbe, le lupin, est toxique pour les chevaux. Faute d’avoir rien d’autre à manger, le cheval se laisse tenter… mourir de faim ou lentement – des semaines ou des mois – par empoisonnement. (Jess, tu dois avoir le coeur brisé, mais ceux sur la photo ne sont pas morts, ils font dodo. :-))

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Je refais la route à l’inverse d’hier avec le guide, car je souhaite faire quelques photos en particulier et évidemment, voir le paysage sous un autre angle, tant solaire que visuel. Sur la photo ci-dessus, la croix à gauche, a été sculptée par un pêcheur pascuan catholique ayant perdu son fils en mer. Il a planté la croix dos à la mer, tout près de la route, vis-à-vis le lieux de l’accident. Les pascuans sont de fervents catholiques. Le petit oratoire inauguré en 1991, en bas à droite, orné d’une croix faite d’os, réunit symboles chrétiens et symboles de cultes rapanuis plus anciens ( homme-oiseaux et caractères rongo-rongo). Après la messe le dimanche, jour où tout est fermé ou presque, les habitants d’Hanga Roa vont à la mer en famille. Ici, on retrouve un spa naturel créé par le ressac de l’océan. Nous avons échangé salutations et rires du haut de ma falaise… 🙂

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Intérieur du cratère du volcan Rano Raraku

Des moai, il y en a – partout! Et je suis seule partout. Heeeeeyyy que c’est tentant, juste une fois, juste un peu… d’effleurer du bout des doigts, d’un seul doigt, un de ces géants étendus par terre, face contre le sol. Je préfère ces derniers, jetés au sol par l’homme dans les années 1680, à ceux relevés par l’homme – pour l’histoire… et un peu pour les touristes.

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Aujourd’hui, j’ai pris ma passe qui me permettra d’entrer sur le site du volcan, le Rano Raraku où les moai ont été taillés.

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Il en reste près de 300 prêts à être transportés, ou à moitié ensevelis ou en cours de sculptage, tant à l’intérieur du cratère qu’à l’extérieur.

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Selon l’hypothèse racontée par Christophe (pour lui c’est une certitude), le moai représentait l’Ariki, le chef de la tribu. Chaque moai représentait donc un chef. Lors du décès, les yeux étaient sculptés et placés sur le moai déjà transporté sur l’ahu (lieu de culte), les yeux et le moai regardant vers le village de la tribu. La croyance voulait que le mana ou l’esprit passe par les yeux pour protéger la tribu. Le regard ne ment pas; seule la bouche ment.

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Je vous invite à agrandir et regarder le plan ci-dessous démontrant deux hypothèses sur la façon dont le moai était mis de debout et qu’on lui installait sa toque. Demain, j’irai à cette carrière de tuf rouge où étaient taillées les coiffes pour ensuite être déplacées à douze kilomètres de la carrière.

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14 réflexions sur “Jour 17 – Des Pascuans, des Chiliens et des Passionnés d’ailleurs…

  1. Jessica dit :

    Hello Louise!

    Toujours passionnant de te lire chaque jour… si jamais tu voudrais me ramener un petit souvenir de ce voyage… je voudrais bien un cheval en cadeau 🙂 Avec tes talents de négociatrice, tu pourrais peut-être avoir le deuxième sur la photo du bas avec une robe couleur brun chocolat hihi
    J’ai hâte!! 🙂

    Bonne journée xxx

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  2. monique roy dit :

    Hello!

    Je vois que tu t`amuses bien. Juste pour te dire que zorro va bien et même tres bien. Noisette aurait bien voulu l’avoir comme compagnon….

    Un beau bonjour à tante Hélène!

    Monic xxx

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  3. Odette et Denis dit :

    Chère Louise,
    Denis et moi suivons avec intérêt ton merveilleux voyage.. j’irais bien vivre là pour la température et les merveilleux paysages… mais, c’est loin de tout mon monde. Très intéressant de connaître l’histoire de cette région . Odette xxxx bonne fin de voyage.. profites en bien

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  4. Annie dit :

    Bonjour Louise, j’aimerais tellement faire ce genre de voyage. Tes photos sont sublimes. Elles illuminent ma journée qui s’annonce un tantinet tristounet car aujourd’hui, il pleut et c’est très sombre. Gros bisous.

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    • Salut Annie! Oui, c’est un fabuleux voyage, une rencontre privilégiée avec ma tante et de ses compagnes, des îles et des gens et des odeurs et des saveurs… Soupir.. :-). Mon prochain texte et photos seront tout en lumière.

      Merci de tes mots, bisous et à bientôt!

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  5. Gilles Benoit dit :

    Ommm, ommm. ne te laisses pas décontenancer par une femme de chambre trop zélée, ça vaut pas la peine. Je croyais que l’île était déserte lorsqu’elle a été redécouverte et tu parles de Pascuans authentiques, étais-je mal informé? En tout cas je me couche moins niaiseux. Tu ne parles plus de bouffe, est-ce mangeable avec un nescafé? Ciao.

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    • Salut Gilles,
      Ta question est bonne, j’y répondrai dans mon prochain post. Tant qu’à la nourriture à Hanga Roa… hier j’étais en sérieux manque de fruits, de légumes, de pâte, de toast, de beurre de peanuts, de capuchino, et j’étais à la limite de la nausée à la vue d’une tranche de jambon… Pis ris pas!
      Ouais, cio! 🙂

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