Jour 11 – La relativité

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La relativité… – pas celle d’Einstein, plutôt dans le caractère de ce qui est relatif – Ce fut l’un des sujets de conversation avec Angela et Martin hier. Lui, sur sa carte d’affaires, manager of the country; elle, professeur d’allemand au primaire. Ce sont des gens plus riches qu’à l’aise. Je précise cela tout en me demandant si cela est nécessaire de le faire. Peut-être est-ce parce que je me pose la question, à savoir est-il plus facile d’être résilient, de faire ‘avec’, lorsque l’on a des ressources plus modestes ou plus importantes, ou bien est-ce une question de culture, d’éducation? Est-ce que cette facilité d’adaptation, d’acceptation, de faire avec vient avec la passion du voyage?

Je leur racontais ma rencontre avec Tom, le nouveau volontaire, et leur relatais certains commentaires de sa part concernant la propreté des lieux à la Mission. C’est vrai, c’est pas propre. Mais c’est bien clairement établi dans les informations reçues avant de s’enrôler: nous ne sommes pas à l’hôtel. Le premier jour de mon arrivée, je constatais que l’emplacement où nous lavons notre vaisselle et la mettons à sécher est VRAIMENT dégueulasse, crasseux. Le 2e jour, constatant que ça m’écoeurait autant, je décide de tout décrotter. C’est tout. Angela, arrivée un jour après moi, ayant vu cette même crasse, est allée dès le lendemain acheter éponges et produits de nettoyage. Elle est arrivée trop tard… On a bien ri! Tout est sale, taché, la vaisselle, les verres, etc. alors avant d’en utiliser un, je le nettoie à mon goût, c’est tout.

Ceux qui me connaissent un peu savent que j’ADORE les grands crus de café. Et bien, j’ai maintenant hâte de descendre le matin pour me faire un café instant… Nescafé! On est pourtant très loin du Nespresso! 🙂

Autre exemple de relativité. Un matin, je remets ma literie à Isoulu pour en avoir une propre. Il me remet une nouvelle literie que je dépose sur mon lit avant de partir faire mon volontariat pour la journée. Au retour, j’entreprends de faire mon lit. Il faut que je mentionne que c’est très sombre dans ma chambre, les ampoules sont à bas voltage et je n’ai pas de lampe de chevet. Donc, le soir au lit, j’utilise ma lampe frontale (ça me permet également de repérer les énormes coquerelles, s’il y a lieu, pour les chasser en dehors de mon moustiquaire de lit). Je vois un grand cheveux noir, je l’enlève; un deuxième que j’enlève, puis une bonne dizaine d’autres… Je me suis mise à rire toute seule. J’avais marché pieds nus dans l’urine une partie de la journée, je m’étais fait pisser et vomir dessus et j’étais là à enlever de grands cheveux noirs – qui devaient être propres après tout. Je pense que toute la lessive se fait manuellement ici, même pour les draps.

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À 8h45, j’arrive chez Nemalatha et Lalith pour notre court voyage à Akuressa, pour voir un peu de paysages de la campagne sri lankaise, sortir de Galle, et surtout créer de nouveaux liens avec des sri lankais. À mon arrivée, Nemalatha m’offre un cadeau: une petite sacoche qu’elle a commençé à tricoter le premier jour de notre rencontre. Touchante attention… qui me prend un peu au dépourvu.

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Lalith, conjoint de Nemalatha

Nous quittons sans tarder. Il fait beau et trèèès chaud déjà à cette heure matinale. Le tuk-tuk de Lalith est plus âgé que récent, vitesse maximale environ 35 km/h… en descente! Hahaha! Ça permet de bien voir le paysage.

Après une négociation ardue avec le gérant d’une fabrique de thé, Lalith obtient l’autorisation pour que je puisse entrer dans l’usine, sans prendre de photos et avec l’engagement d’acheter un sac de thé. OK! Ouf… à peu près que des femmes travaillant à toutes les étapes de transformation de la plante de thé et elles travaillent TRÈS fort. Dur labeur dans une chaleur intense à l’intérieur. Au Sri Lanka, on transforme les feuilles en thé noir (fermenté) plutôt qu’en thé vert (non fermenté). Je n’y ai pas goûté encore, mais ça viendra. Je suis invitée à souper chez Nemalatha, alors je pourrai manger avec mes doigts et goûter le thé. À suivre! Nous roulons également dans une zone d’exploitation de l’arbre de caoutchouc sur lequel on retire des sections d’écorces pour faire couler un liquide laiteux qui sera ensuite transformé pour faire le caoutchouc.

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Au retour, je m’informe pour trouver une pharmacie, car le mal de gorge me taquine encore, ainsi que tous les désagréments annonciateurs d’un bon rhume. Les pharmacies sont situées à proximité de l’hôpital, soit environ un kilomètre d’ici. J’y vais donc à pied, car de toute façon Siri et son tuk-tuk sont absents. C’est vraiment périlleux à mon goût de marcher sur une artère principale, pas de trottoir, les véhicules vous effleurent. Ce qui m’étonne toujours, c’est tout ce monde qui me salut: hommes, femmes, enfants, par un hello chaleureux, par un where are you from, etc. Je me suis fait la réflexion que ça devait être ainsi qu’Angelina Jolie se sentait… Hahaha!

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À l’intersection de la ruelle qui monte vers notre Mission, il y a le resto MJM, populaire dans le secteur. Ils y font des trucs genre popper, différents aliments enveloppés dans un pâte. J’en achète un végétarien. Pendant que le commis fait l’emballage, je cherche le montant demandé, soit 30 ruppies (23 cents). Je développe le popper, emballé dans du papier journal, section petits comiques. Déjà, je voyais l’impression sur la pâte… je m’aventure tout de même pour une première bouchée…. ouch, ce sera la dernière. Du FEU caché dans la pâte. Dommage, le chien n’est pas à proximité!

9 réflexions sur “Jour 11 – La relativité

  1. Isabelle Roy dit :

    Oh la la, une plantation de thé! Wow! Dommage que tu n’aies pas pu prendre de photos… C’est l’endroit que j’attendais de voir en Chine! Et très drôle l’histoire du feu… Attention que le feu ne se propage pas à l’ensemble de ton système digestif! Hihihi!!!

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  2. Jean-Baptiste Wart dit :

    Bonjour Louise,
    Je viens de lire tous tes récits et je suis sans mots pour ce que tu vis à la mission. Ces enfants sans famille laissés au bon soin de la matrone…c’est dur de figurer un tel sort…tu leur apporte un baume par ton courage , ta bonté et ton beau sourire. Il est vrai que pour vous les volonteer qui sont de passage et ces jeunes qui s’attachent à vous , la relation est surement à fleur de peau émotivement.
    Je te souhaite un Joyeux Noel sans rhume hoho , rempli d’allégresses et de joie.
    À Bientôt

    Jean-Baptiste xxx

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  3. Bertrand dit :

    Bonjour Louise.
    Je te suis comme tous tes fans , chaque jour avec plein d’émotion mais aussi beaucoup de plaisir.
    Merci de me faire passer d’aussi agréables moments.
    Je ne sais comment tu vas organiser ta journée du 25, mais de toute façon, je ta souhaite un très joyeux Noël.
    Quant à ton expérience en enfer, voici ce qu’en pense Gandhi: « La violence ne libère pas de la peur, mais cherche à combattre la cause de la peur ». Bon sujet de méditation, n’est-ce pas?
    Avec toute mon amitié et mile bisous
    Bertrand

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    • Le beau Bertrand,
      Je me demandais bien si tu étais tapi devant ton écran à m’épier! hahaha! Ici, pas d’arrêt pour le temps des Fêtes, car les gens sont majoritairement boudhiste. Il y a tout de même des partys ici et là auxquels nous sommes invités. On discutera ce soir entre les volontaires où nous irons pour la soirée, mais retour pas trop tard, car TRAVAIL demain! Bisous xxx et passe de bien belles fêtes avec tous tes proches!

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