Vos commentaires, vos réponses, vos réflexions alimentent les miennes, me permettent de me sentir un peu plus solide à chaque jour, plus confiante, plus humble dans mon rôle de volontaire. Venir ici avec l’intention de sauver le monde, ce serait se perdre tout simplement.

Alors que je répondais au message de Diane L., il m’est venu à la mémoire cette expression que nous utilisons souvent en parlant des pays pauvres ou en grandes difficultés: C’est un autre monde! Hey ben, je ne crois plus, non! Et ce n’est pas seulement parce que nous avons la même lune, le même soleil, le même oxygène. C’est davantage parce que nous avons les mêmes besoins: boire, manger, dormir, se laver, aimer, être aimé.

Alison et moi sommes en devoir au Vanreeth elders home, résidence pour les personnes âgées, avec le groupe B de Hong Kong. La semaine dernière, j’y étais pour la première fois lors de leur party de Noël (résidence tenue par des religieuses catholiques); mais ce matin, il s’agit de ma première assignation en tant que volontaire. J’ai BEAUCOUP aimé. Nous leur faisons de petits massages aux mains, aux bras, aux jambes. La seule crème dont nous disposons, est ma crème solaire. Au retour, j’en achèterai de la meilleure pour les massages. Le personnel me demande de voir les photos prises la semaine dernière, zut… pas d’imprimante ici. J’essaierai de trouver un magasin offrant un libre-service d’impression. Plus amusant encore, les pensionnaires me reconnaissent, mais pas moi, car ils étaient presque tous déguisés à cette fête!! La première dame que je masse (photo du haut) est sourde et aveugle. À chaque fois que j’effleure son visage, elle s’illumine!

Encore ici, la présence nombreuse du groupe asiatique permet de distribuer plus de soins et d’attention à chacun. Les garçons lavent les planchers et les filles procurent les soins. Je fais le massage des bras et jambes d’une charmante dame que je crois d’origine japonaise, mais je ne peux le confirmer. Elle me regarde dans les yeux avec une telle profondeur et insistance qu’il m’est difficile de soutenir son regard, je suis intimidée. J’ai l’impression qu’elle touche mon âme. Je lui fais également une manucure, pas tant par besoin, que pour passer plus de temps en sa compagnie (photo ci-dessous). J’ai hâte de la revoir demain.

Nous nous rendons au Light house hotel community pool pour enseigner la natation à des jeunes. Après le tsunami, beaucoup d’investissements ont été faits pour la construction de piscines communautaires et l’enseignement de la natation à la population. Je ne suis pas certaine du pourcentage, de mémoire 30% des gens décédés auraient survécu s’ils avaient su nager. Ne me cherchez pas sur la photo ci-dessous, je tiens le kodak. Et ne croyez pas que je ne me sois pas mouillée pour faire cette photo de groupe. 🙂

Moins de 30 minutes pour luncher, on laisse le groupe B pour le groupe A: enseignement de l’anglais aux étudiantes en nursing. L’enseignement se fait sous forme d’un jeu. J’ai découpé un texte (fourni) en 16 phrases que l’on colle dans le désordre sur le mur extérieur du bâtiment. Nous formons 5 groupes, les filles doivent courir, retenir la phrase en anglais, l’écrire et ensuite mettre ses 16 phrases dans l’ordre. Mon équipe arrive en 3e position. On a bien ri, ces filles se sont démenées pas juste un peu. Elles sont de l’âge de nos universitaires chinois, mais les échanges se font plus facilement avec les filles chinoises qu’avec les garçons.

Retour chez Janaka. C’est vraiment la cohue ici en préparation de la commémoration du tsunami: la maison doit être belle, beaucoup d’invités sont attendus. Voici pour se rafraîchir la mémoire, un résumé des évéments selon Wikipédia:

Le séisme du 26 décembre 2004 dans l’océan Indien s’est produit au large de l’île indonésienne de Sumatra avec une magnitude de 9,1 à 9,3. L’épicentre se situe à la frontière des plaques tectoniques eurasienne et indo-australienne. Ce tremblement de terre a la quatrième magnitude la plus puissante jamais enregistrée dans le monde. Il a soulevé jusqu’à 6 mètres de hauteur une bande de plancher océanique longue de 1 600 kilomètres.

Le tremblement de terre a provoqué vingt minutes plus tard un tsunami allant jusqu’à 10 mètres de hauteur qui a frappé l’Indonésie, les côtes du Sri Lanka et du sud de l’Inde, ainsi que l’ouest de la Thaïlande. Le bilan en pertes humaines est de 227 898 morts selon le United States Geological Survey (entre 216 000 et 232 000 morts selon les différentes évaluations). En termes de pertes humaines, c’est l’un des dix séismes les plus meurtriers et le plus grave tsunami de l’histoire. Il a fait des victimes sur l’ensemble du pourtour de l’océan Indien.

Parents, amis, voisins et employés de Janaka, les différents responsables et directeurs des organismes où nous faisons notre volontariat sont parmi les invités. Il y a de la nourriture en abondance. Les Sri Lankais n’utilisent pas de couverts; ils font une boule avec la nourriture et se servent seulement de la première phalange pour porter la nourriture à la bouche. Les mains se lavent tout juste avant de se servir.

Les moines arrivent après 21h30. Je suis au lit, essayant de dormir. Le chanting, les tambours et trompettes se poursuivent toute la nuit. Je pense sérieusement à faire activer la climatisation et m’offrir quelques nuits complètes de sommeil. Je pourrai fermer les fenêtres et moins entendre le chien japper TOUTES les nuits. J’ai une co-locataire dans ma chambre depuis dimanche, Laura. Elle devait quitter demain, mais ayant été très malade hier, elle repousse son départ au 28 décembre. Bien hâte de retrouver ma quiétude… elle est pas tannante, elle se ramasse pas et nettoie pas après son passage à la salle de bain, mais ça doit aller avec son âge, jeune vingtaine. Coudonc, ch’tu en train de chialer, moé la-la? 🙂