Lorsque vous vivez dans une famille sénégalaise, celle-ci vous attribue un nom sénégalais. J’ai reçu le mien hier, Binta. C’est le même nom que la mère de la petite Fatou (13 ans) qui travaille assez loin d’ici. Elle me dit alors: Veux-tu être ma mère le temps que tu seras ici? Oh bien sûr!! Alors, allez va faire tes devoirs!! On a bien ri!
La famille d’accueil de Cindy et Nora célèbre le Magal aujourd’hui, une fête religieuse musulmane. Selon Wikipédia: La confrérie des Mourides est une confrérie, la 2ème après la tijjaniya au Sénégal , présente particulièrement au Sénégal et en Gambie. Elle est fondée au début du xxe siècle par le cheikh Ahmadou Bamba1 et joue un rôle économique et politique important1. Le président Abdoulaye Wade, élu en 2000, est le premier président mouride du Sénégal2. La tradition mouride (ou mouridisme) est grandement marquée par la culture africaine et plus précisément wolof. Les talibés effectuent un pèlerinage annuel dans la ville sainte de Touba, au centre du Sénégal. Le Magal est une fête qui coïncide chaque année avec la célébration du départ en exil, en 1895, de cheikh Ahmadou Bamba du fait de l’autorité coloniale.

Au bas: Cheihk, Louise et Habib; 2e rangée de la gauche: Rebecca, Elena, Sarah, Nora, Cindy et Simon.
Leurs parents d’accueil ont invité tous les volontaires à se joindre à la fête. Notre quatuor doit y faire une visite d’une heure ou deux afin de saluer le départ de Cindy (musulmane française) et Nora (Finlande) vers leur pays respectif. Nora semble très triste de quitter après un séjour de deux mois, et simultanément envahie par un sentiment de joie à l’idée de revoir ses proches.

Assis sur une chaise ou sur une natte, le repas sénégalais se mange en famille autour du même bol.
Les invités, portant leurs plus beaux habits – les grands comme les petits, arrivent par petits groupes. Cette famille démontre une certaine aisance financière. Les hommes s’installent à l’abri du soleil sous un toit de style gazebo, installé pour l’occasion; quelques femmes s’asseyent à l’extérieur mais la plupart préfèrent prendre place à l’intérieur. La coutume veut que les hommes soient séparés des femmes. La mosquée se trouve tout juste en face de la maison. Dès que nos hôtes apprennent qu’il y a des végétariens parmi les volontaires, ils font préparer une belle assiette de légumes frais et couscous. On nous gâte également avec de bons fruits frais.
Des hommes déposent les grands bols de nourriture par terre et des petits groupes se forment autour. Arrivent une douzaine de talibés, sales et vêtus de haillons; ils nous regardent manger et se déplacent d’un groupe à l’autre, mais sans nous aborder. Je m’informe auprès de Cindy si nos hôtes vont leur donner de la nourriture. Oui, m’affirme-t-elle. Et le temps passe, 10 minutes, 15, puis 20.. Je n’ai plus faim du tout. Je les vois nous regarder s’empiffrer, en attente des restants que nous allons leur donner. À un moment, un talibé d’environ quinze ans je dirais, se dirige vers notre groupe, passe entre deux volontaires, vient vers moi et me tend la main:
– Salaamaalekum
– Maalekum salaam.
Et il retourne rejoindre les autres talibés. Ouais… je n’ai pas compris son geste, mais il m’a touché. Par la suite, je me rappellerai de lui. Lors du souper pour les enfants jeudi dernier, alors qu’il venait de retourner sur la rue, j’étais penchée sur le rebord de la toiture la caméra en main et il m’a fait signe de le photographier; ce que je fis et on s’est salué de la main en souriant. C’est une photo bien particulière, car il a pris le temps de s’installer dans une pause très charismatique qui a intrigué quelques volontaires qui observaient la scène.
Vers 15h30, on prend congé de nos hôtes pour se rendre à la Langue de Barbarie. S’y trouve le port des pêcheurs et quelques hôtels. La Langue est longue, mais nous nous arrêterons à l’Hôtel Oasis, le lieu préféré des volontaires qui souhaitent avec un accès à la mer, à une piscine et au précieux wi-fi.
Les filles s’étendent au soleil près de la piscine; je choisirai l’ombre d’un palmier. Un mal de tête digne de ce nom et un bon rhume de cerveau m’enlèvent un peu d’entrain sous les 30 degrés celcius. Au moment où je réalise que le soleil descend dans le ciel, je demande comment me rendre à la plage pour faire quelques photos. Il n’y a pas qu’une mer, mais deux… avec la mer de déchets. Incroyablement désolant!!!
Mais ferme donc les yeux un instant sur cette désolation et admire une de ces beautés de la nature, celle d’un soleil se baignant dans le crépuscule.
Bravo et merci Binta! Tout ce tu nous apprends et ta façon de nous faire voir la beauté qui subsiste quand meme dan la misère! Merci
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Une question … paypal , c’est sécuritaire ? De toute facon , c’est déjà fait ! Bon magasinage !! Bonne journée !
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Oui cher Pierre. Grand merci à Léo, Louise et toi aux noms des enfants pour votre donation.
Je vous embrasse,
Lue xxx
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Tes photos sont vraiment superbes!!! Je t’embrasse xxxx
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Merci et bon noël avec ta belle famille!
Gros bisous xxx
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