Raconter une histoire à partir d’un cliché et en faire une belle photo représente un défi de taille. Mis à part la la photographie de portrait sur consentement, les gens n’apprécient pas particulièrement la photo de rue ici, tel qu’au marché public par exemple. Cela me force à exercer mon oeil photographique et ma créativité!
Je passe devant cette porte close plusieurs fois par jour en quittant la maison. Au lever du soleil, les ombres lui donnent un air invitant… Les gens du quartier me remarquent moins; je ne suis plus la petite nouvelle. Les enfants s’amusent toujours à crier: Bonjour Toubab! Je me déplace avec passablement d’assurance d’un endroit à un autre, suffisamment pour donner les indications requises au chauffeur de taxi en cas de besoin.
Aujourd’hui, nous prenons la route d’Amina qui profite d’une semaine de vacances bien méritée. Une équipe de moins signifie une douzaine de daaras qui ne bénéficieront pas de nos soins cette semaine. Nous nous rendons en taxi dans le secteur de Leona, là où j’habite. La daara est très grande et trèèèès bruyante. Les enfants récitent des passages du coran, qui doit être appris par coeur, mais ils ne récitent pas les mêmes textes en même temps. La pièce étant en béton, l’écho et l’ampleur du son deviennent vite insupportables. Les filles distribuent quelques pulls.
Nous nous rendons dans la deuxième daara, celle-ci se situe tout juste au coin de la rue près de chez-moi. Ce n’est pas une daara de talibés. C’est un peu compliqué tout cela, mais j’ai un bon exemple qui va aider les québécois à saisir la différence, si ce n’est déjà fait. Une daara de talibés est l’équivalent du séminaire où on envoyait les jeunes garçons pour les former à devenir prêtre, à la différence que les garçons revenaient à la maison familiale aux congés des fêtes et à l’été. Les jeunes talibés quittent le nid familiale de façon permanente et vivent à plein temps dans la daara; un talibé deviendra éventuellement un grand talibé ou un marabout. Une daara – tout court – est une école coranique pour filles et garçons. Ils y apprennent le coran, mais pas à plein temps et vivent chez leurs parents. « Daara » étant un mot wolof, personne ne peut m’indiquer si c’est un mot féminin ou masculin.
Beaucoup d’enfants à soigner ici, même une petite fille, nous manquons de matériel – désinfectant et ouates. Alors que je termine un pansement au genou d’un gamin, un autre arrive derrière lui et tire sur son bras pour attraper sa main et la lui ouvrir. Le gamin se débat et ne veut pas ouvrir sa main. J’appelle Général à l’aide pour voir ce qu’il en est. Il lui ouvre la main en lui parlant doucement. Il a un gros panaris avec abcès purulent sur un doigt. Ce type de bobo laisse des trous importants sur l’intérieur de la main, doigt ou pied s’il n’est pas soigné; c’est souvent le cas ici. Les deux autres daaras sur notre liste pour ce matin ne profiteront pas de nos soins cette semaine, et il est 12h30, l’heure de retourner au centre.
Étant donné que c’est congé demain (mercredi de Noël), nous allons aujourd’hui faire les courses pour le repas du jeudi pour les enfants. En l’absence d’Amina, nous ne cuisinerons pas un ragoût de viande. Au menu, bananes et pommes, ainsi que le traditionnel jus de bissap. Elena et moi accompagnons Atou pour faire les achats de nourriture et nous devons également passer prendre le ballot de couvertures que j’attends de Dakar.
On retrouve des marchés publics dans tous les quartiers. Les commerçants s’installent avec leurs marchandises sur les trottoirs, rues et ruelles d’un petit quadrilatère ou d’un segment de rue. L’espace restreint entre les étals nous oblige à circuler en fil indienne au risque de marcher sur une pauvre poule aux pattes ligotées, déjà à demie « éplumée » ou de tomber dans un plat de poissons à la mine patibulaire. Les prix se négocient pas dans les commerces fermés, on négocie dans les marchés et un peu plus quand on est un « toubab ».
Une fois terminé l’achat du sucre, des fleurs d’hibiscus, des caisses d’orange et de bananes, on s’arrête chez le marchand des couvertures. Le ballot est toujours pas arrivé de Dakar. On l’informe que s’il ne l’a pas reçu jeudi, on achètera ailleurs.

Voici ma chambre à la maison et mon coin bureau installé sur le bout du lit. 🙂
Je fais une brève visite à la Résidence pour rencontrer les volontaires. Il y a un petit spectacle de musiciens et danse, mais je dois être avec la famille pour donner quelques cadeaux aux enfants. JOYEUX NOEL À TOUS!
Quel bout de chemin tu me fais faire par tes textes si enrichissant.
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Allo Marcel,
Je vais essayer de t’envoyer un beau de ciel bleu et de soleil. Ici, ça manque pas trop, malgré que je ne puisse en profiter pleinement.
Mes amitiés,
Louise
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Allo j’aime bien tes écrits très bien détaillés on se croirait au cœur de l’action j’ai essayer le no de te phone que tu avais donner mais ça marche pas
Fais attention a toi
Bisous
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Cher frère,
Merci pour tout! Je t’envoie par courriel mon no. de téléphone. Bisous xxx
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