Selon Wikipédia: Le lac Rose est un grand lagon de 3 km², peu profond, entouré de dunes et situé à quelques centaines de mètres de l’océan Atlantique, à 35 km au nord-est de Dakar. Sa couleur est due à une cyanobactérie, organisme microscopique qui fabrique, surtout par temps de vent sec, un pigment rouge pour résister à la concentration de sel.
Il est situé sur le territoire du village de Sangalkam. On y distingue quatre sections dénommées Khar Yaala, Khoss, Virage et Daradji.

L’eau est particulièrement salée : 380 grammes par litre. Le sel est exploité depuis les années 1970. Les hommes, dans l’eau jusqu’à la poitrine, cassent avec un piquet le sel déposé sur le fond avant de le ramasser à la pelle pour remplir des pirogues d’une capacité d’une tonne. Les femmes sont chargées de débarquer les pirogues et d’entasser le sel sur les bords pour le sécher et le blanchir au soleil. Tous s’enduisent le corps de beurre de karité pour se protéger de la salinité corrosive. Le sel est destiné aux conserveries de poisson ou exporté.

À notre arrivée au Lac Rose, nous constatons que le lac a la couleur… de n’importe quel lac. Babacar, notre guide, nous explique que certaines conditions doivent être remplies pour que le lac ait cette couleur rose. Tout d’abord, il doit venter. Je lui fais remarquer qu’il vente passablement aujourd’hui. Oui, mais c’est pas assez. Ensuite, ça doit être ensoleillé. Nous avons tout le soleil qu’il faut, alors où est le problème? C’est qu’il y a eu trop de pluie cette année, donc le Lac Rose, ce sera peut-être pour l’an prochain! 🙂

Notre piroguier, Boubou, parle un bon français. Il m’explique avoir échoué ces deux derniers examens de passage en français pour l’université, ce qui l’oblige à faire ce travail de piroguier, car il doit maintenant reprendre ses cours de français au privé à cause de ses échecs et non plus au public.

Les pirogues n’inspirent pas confiance… le bois est pourri et les ceintures de sauvetage, bien il y en a pas. Sarah, instructeur de natation, nous rassure. La traversée, d’environ une heure, est agréable sous ce vent doux et chaud. Nous accostons près d’un petit complexe hôtelier sympathique pour le lunch et la sieste dans les hamacs. Ensuite, direction Île de Gorée où nous passerons la nuit.

(Selon le Géo Guide) Cet îlot volcanique de 23ha et 1500 habitants est un havre de paix à 3km de Dakar. On musarde dans ses allées bordées d’élégantes maisons coloniales, au détour de placettes et de jardins luxuriants. Loin de la congestion de Dakar, on pourrait se croire transporté au XVIIIe siècle, quand l’île vivait fastueusement du commerce triangulaire. Ses villas classées au patrimoine mondial abritent encore les cachots destinés aux esclaves de traite. C’est là tout le paradoxe de cette île, à la fois douce villégiature et terre de (sinistre) mémoire.

La traite négrière a marqué d’une tache indélébile les relations entre l’Afrique et l’Europe. Certes, l’esclavagisme est aussi ancien que la civilisation, et le commerce des esclaves noirs a débuté bien avant l’arrivée des Européens sur le continent. Le système instauré à la fin du XVIIe siècle marque cependant une escalade dans l’horreur: la rationalisation économique du trafic des êtres humains dans le cadre du « commerce triangulaire ».

Cette petite pièce d’environ 10 X 10′ pouvait contenir jusqu’à une centaine d’esclaves en attente d’être vendus.

La porte de non-retour. Les esclaves étaient jetés dans le bateau de cette porte.

Les bateaux partent de Nantes, Bordeaux ou Lisbonne, chargés d’armes, d’alcool et d’articles de pacotille (dispensés de fret) à destination des comptoirs de Sénégambie, où les négociants les échangent aux intermédiaires africains contre des esclaves. Ces malheureux sont alors embarqués en direction du Nouveau Monde pour y être vendus outre-atlantique contre des lettres de change ou des matières premières: coton, sucre, café…

Le coût humain pour l’Afrique de trois siècles de traite occidentale fait débat. Aux 12 ou 15 millions d’individus déportés, il faut en effet ajouter les captifs disparus au cours du terrible voyage et les victimes des guerres tribales menées sur le continent en lien avec la traite. Nul ne peut contester, en tout cas, le bouleversement durable des équilibres sociaux et des systèmes économiques locaux que celle-ci a entraîné, ni qu’elle ait marqué les relations entre Africains et Européens bien après l’abolition officielle de la traite (1815) et de l’esclavagisme (1848 en France).

« Après avoir été, entre l’Afrique et les Amériques noires, le trait d’union symbolique de la désolation, Gorée devient-elle peu à peu un symbole d’espoir vers où, de plus en plus nombreux, convergent aujourd’hui, en une sorte de pèlerinage, les descendants des déportés de jadis, en quête de leurs racines et tous ceux qui entendent puiser dans son histoire les raisons d’une nouvelle solidarité des peuples. » Amadou Mahtar M’bow, directeur général de l’Unesco, déc. 1980.