Les éleveurs du peuple maure mutilent affreusement et inutilement les vaches pour identification. On voit ici les énormes cicatrices du haut en bas sur tout le corps.

Hier matin en arrivant au travail, je vais à la petite pharmacie située tout près du centre pour acheter du sirop pour la toux et des pastilles pour la gorge. Sachant ce que je veux, j’indique au pharmacien les items dont j’ai besoin. Au moment où je m’apprête à payer, je suis prise d’une quinte de toux, mais toute une!

– Aaah, mais vous devez prendre des antibiotiques avec une toux semblable! me dit le pharmacien.
– Keuf, keuf, keuuuuuf! (je fais non de la tête)
– Aaaaahhh vous les Européens!! Vous voulez jamais prendre d’antibiotiques!!
– Keuuuuff, keuf, keuf, keuuuf! (Ouf, il y a une chaise, je m’assieds… tousser et rire en même temps, c’est dur pour une vessie.)
– C’est plein de microbes et bactéries que vous n’avez pas chez-vous! Vous n’imaginez même pas!
– Keuf, keuf, keuuuuf, keuf! (Je fais oui de la tête.)
– Et c’est pollué! Tellement pollué! Et c’est sale, partout, partout c’est sale!! Mais les Européens, eux, ils prennent PAS d’antibiotiques.
– Keuuf, j’vais, keuf-keuf, y, keuf, penser, keuuuuuf!

Je me serais rouler par terre si le plancher avait été propre. J’aurais tant aimé y voir la tête s’il avait su que je n’étais pas européenne. Je vais passer le saluer lundi prochain!

Nous revoyons ce matin le garçon au genou blessé. Je lui fais une partie de ses soins en compagnie d’Atou. Nous utilisons le sérum salé pour tout nettoyer, et j’insère une compresse « fluffée » humidifiée de sérum salé dans l’ouverture de la plaie. Je fais promettre à Atou de revoir le gamin demain (samedi). Grand merci Pierre S.! Au deuxième daara, j’utilise le même procédé sur les plaies ouvertes. Je verrai que lundi malheureusement l’amélioration de ces trop nombreux bobos.

En après-midi, nouveauté pour moi, je donne un cours de photographie à des élèves en formation de journalisme. Il s’agit de la classe d’Arame (une employée de Projects Abroad) sur l’écriture de textes journalistiques en anglais. Les étudiants, une dizaine, terminent le collège ou débutent l’université. J’enseigne en deux heures un condensé des règles de base en composition d’une image et traite de l’importance de pouvoir raconter une histoire à partir d’une seule photo. Comme exercice, je donne dix minutes aux élèves pour me faire une photo comportant un avant-plan, un sujet et un arrière-plan. L’étudiant ayant fait la photo ci-dessus avalait tout rond tout ce que je leur enseignais. Il a un talent certain. Je redonnerai un autre cours à ce groupe sur le développement de photo mercredi prochain.