Jour 4 – En route vers Bergen – 102 km parcourus, très belle météo.

Il a plu… toute la nuit je pense, à différentes intensités, car je me suis fait réveillée par différentes chutes de pluie. Là où je me suis stationnée hier soir, il y a des gros bacs à récupération et à ordures. Des gens en voiture sont venus tout au long de la soirée y déposer des déchets. À 7h je me fais réveiller non plus par la pluie, mais par le gros camion à benne à ordures qui vient vider les gros bacs.

Au moment d’aller au lit hier soir, je reçois un texte de NetCom, mon fournisseur (ligne téléphonique et internet) pour mon iPhone durant mon séjour, m’informant que je n’ai plus de data!! Le téléphone fonctionne toujours, mais je ne peux plus prendre mes courriels, ni me brancher sur le web via le « partage de connection » vers mon MacBook Air. Donc ma première mission ce matin sera de trouver un commerce pouvant ajouter des datas à mon forfait. Ça ne peut malheureusement se faire via les SMS et mot de passe, je dois me présenter en personne pour la recharge…. tsé-à-cause du 11 septembre?!:-) Je devrais trouver mon bonheur à Northeimsund.

Je suis encore secouée de ma virée routière de la veille. Je rêve de revoir des lignes jaunes!! Déjà après quelques kilomètres, je m’étonne de rencontrer des véhicules lourds: camion type-van-45 pieds et autres gros transporteurs. La chance est assise sur le siège passager; je les croise toujours au bon moment. Ce fut pas le cas pour les deux dames de cette voiture.

Je m’arrête et leur demande si elles vont bien. La portière passager est appuyée sur la parois rocheuse. Ici au moins, l’accotement n’est pas trop profond, mais suffisamment pour qu’elles ne puissent en sortir seule. Elles venaient de croiser ce 45 pieds rencontré plus tôt… ça passait pas et un fardier, ça recule pas! La remorque est déjà en route, qu’elles me disent. Je crois reconnaître la conductrice comme étant une actrice anglaise dans la mi-trentaine que l’on voit au petit écran dans des « films pour filles ».

Mon arrêt à Northeimsund n’est pas intéressé que par la nécessité de recharger ma carte SIM, il était déjà prévu à mon itinéraire. Il s’agit d’une petite ville de bord de fjord qui abrite un site intéressant, le Hardanger Fartoyvernsenter (Centre de sauvegarde du navire en bois). Ce centre a été fondé à l’automne 1984 avec le soutien de huit communes du Hardangerfjord ainsi que de nombreux particuliers. L’idée maîtresse était de combiner un projet d’aide aux jeunes en difficultés à la protection de navires anciens. Ils ont acheté le Mathilde (superbe voilier) et la commune de Kvam a mis à leur disposition un ancien atelier de charpenterie marine au village même.

On peut se promener sur le site sans guide, mais on oubliant pas que nous sommes sur un lieu de travail et qu’on le fait à nos propres risques. J’apprécie beaucoup me promener ainsi entre deux mondes. Après avoir fait le tour des différents bâtiments et installations extérieures, je demande la permission de laisser Olav Jr. au centre et je pars à pied visiter le cœur du village et manger un morceau. Mais je ne veux pas trop m’attarder pour rentrer à Bergen en milieu d’après-midi et m’assurer une place de stationnement pour deux jours à proximité.

Que de tunnels dans la région!! Des dizaines!! Enlève les lunettes fumées, remet les lunettes fumées, enlève, remet, enlève, remet. Et de toutes les longueurs, des courts, des moyens et des longs. Le plus long ferait 24 kilomètres. Selon la longueur, on affiche à l’extérieur un poste de radio à syntoniser… si l’ennui vous prend, probablement.:-)

Ayant entré les données de latitude-longitude du stationnement de Bergen dans le GPS, je file à bonne allure sur la E16, route avec ligne-jaune-au-milieu. Que du bonheur! Jusqu’à ce que GPS Machin choisisse de « piquer au travers » dans la banlieue et me fasse emprunter des rues à un seul- véhicule-à-la-fois. Et en étant à mon premier passage dans ces rues, je ne connais pas les façons de faire pour s’assurer que le passage sera libre avant de m’y engager. Je m’en suis sortie sans dommage, mais j’ai l’intime conviction que ce soir des gens entreront chez-eux au souper et raconteront avoir failli frapper leur pare-choc avec une cougar au volant d’un campervan.

J’installe donc Olav Jr. dans son emplacement et le branche même sur le courant pour lui ménager les batteries. Je pars à pied pour le petit centre d’achat à 10 minutes de marche, ce qui est aussi l’endroit où je prendrai le train de surface demain matin pour me rendre dans le Vieux-Bergen. J’y vois mon premier Vinmonopolet, l’équipvalent de notre SAQ. Et que vois-je présenter en spécial à l’entrée? Le vin préféré des Norvégiens! Encore une vache… Leur indice de bonheur se précise.