10:45 – Débarquement du bateau à l’heure prévue.  Courte nuit. La corne de brume m’a réveillée en milieu de nuit, toute hurlante aux minutes jusqu’à l’arrivée.  It’s foggy, disent-ils en anglais!  Je trouve que ça sonne mieux que « brumeux »… brun… meeuuh..  It’s foggy, c’est plus joyeux, plus gai, ça sonne « funny », non?  J’aime bien!

Le camping Argentia Sunset Park est à 2 km du débarcadère. Difficile de le manquer… malgré la brume opaque.  J’installe Criquette rapidement et je m’offre une courte et délicieuse sieste.  Mado me rejoint rapidement.  À mon avis, sa nuit fut très courte.

14:00 – Le jeune homme à l’information touristique me déconseille d’aller à Cap St. Mary’s.  Why??  Because it’s foggy!  Je ne verrais pas les falaises, et puis?  « Que les oiseaux, sur le gros cap que l’on peut approcher à 60 mètres », me dit-il.  Il me recommande de visiter Castle Hill.  La brune devait lever vers 13h… il est 14h et il croit que ce sera foggy pour toute la journée. Non-non, j’irai voir Castle Hill demain.  Je prends donc la route avec la minette vers Cape St. Mary’s.

Les conifères en bordure de la côte ont tous l’air d’avoir été battus par des vents violents.  La route est sinueuse, abrupte… il doit y avoir une belle vue sur la mer quand le foggy time expire!  Je traverse de petits villages que je devine plutôt pauvre:  Little Foggy, Great Foggy, Foggy’s Cove… 😉

Au moment où j’aperçois l’accueil de Cape St.Mary’s, the foggy time is over!!  Héhé!!  J’attrape mon appareil photo et me rend à l’intérieur.  Une préposée à l’accueil me dit: « It’s was really foggy five minutes ago, and now, we can see the birds!! ».  Yes!! I’m a lucky woman!!

• Selon Wikipédia:  La réserve écologique de Cape St. Mary’s (Cape St. Mary’s Ecological Reserve) est une réserve naturelle de Terre-Neuve-et-Labrador située à l’extrémité du cap St. Mary’s (en), au sud-ouest de la péninsule d’Avalon.

La réserve comprend l’une des plus importantes colonies aviaires de la province. Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador estime les populations d’oiseaux à 24 000 fous de Bassan, à 20 000 Mouettes tridactyles, à 20 000 guillemots marmettes, à 2 000 guillemots de Brünnich, ainsi qu’à une centaine de couple de petit pingouin et une soixantaine de couple de guillemot à miroir². Les eaux limitrophes servent aussi d’habitat hivernal à l’arlequin plongeur, à l’eider à duvet, au macreuse et à la harelde kakawi.

J’observe ce couple exécuter la danse de l’amour pendant un long moment, alors que leur petit dort entre ses parents… bien au chaud! Cette scène me touche profondément.  Il y a de ces moments en photographie où j’ai le sentiment de ne pas avoir pris ou fait cette photo, mais d’avoir été simplement le témoin privilégié d’un moment extraordinaire.

Nous sommes peu nombreux sur ce sentier de la falaise menant au rocher des oiseaux.  C’est paisible… je suis si bien dans cette véritable tranquillité.  Mes sensations sont exquises:  l’odeur de la mer, le vent léger juste assez humide et caressant, la moiteur du sol sous mes pas dans le sentier. Je suis émue.

Un groupe d’une dizaine d’asiatiques parcourent les falaises au même moment.  Je les observe. Deux femmes, portant robe longue et foulard de soie, se photographient en « selfie » avec une grande perche, à tout moment, à différents endroits. Les fous de…

Elles posent.  Se posent. Au premier plan. Avec la pôle.
Elle volent.  La vedette. Aux ailes.