7:15 – Mado est fatigante!  Vraiment!  Dès 6h elle tente de me sortir du lit.  Hey ben… qu’est-ce que j’entends??  C’est de la pluie lâ-lâ qui tombe sur le toit de Criquette??  Pis me semble qu’il fait ben sombre pour 7:15!!  Hey ben!  Il mouille!  Pis pas mal à part ça!  Me semble que Dame Nature pourrait faire tomber toute cette pluie maintenant là où la nature en a vraiment besoin… Vancouver, BC; Yukon… Watson Lake et maintenant Carcross où j’étais il y a peu de temps (le plus petit désert au monde et là où j’ai fait du canot avec Serge).  Ça brûle sérieux dans ces endroits actuellement.  Allez Dame Nature: ici au sud de l’Alaska, la pluie ça fera!! 🙂

Je quitte Palmer vers 9H.  Je me dirige vers Glennallen.  Mon cousin m’écrit un commentaire sur mon post d’hier en me disant: « Tu vas rouler sur la Glenn Hyw magnifique route« .  Je m’attends donc à de jolis paysages, sans plus car il pleut et il y a beaucoup de brume, le couvert nuageux est très bas.  Je ne m’attendais pas à une route d’enfer!!!

Déjà à quelques kilomètres de la sortie de la ville de Palmer, la route se rétrécie et sillonne doucement la rivière Matanuska.  Ce ne sera pas une nouvelle pour personne, j’adore conduire.  J’arrive dans une zone de travaux.  Je m’arrête en ligne en attente de la voiture de tête qui mène les convois dans les zones de travaux.  Cinq minutes, dix minutes, quinze minutes… Finalement le convoi inverse arrive… tellement beurré de bouette!!!  Tous les VR!!  Yeah!!  Criquette aura son enveloppement de boue aujourd’hui!!  J’en rigole maintenant, car je sais que la pluie finira par enlever le plus dégueulasse de la bouette, mais il restera une petite couche de plus… cette couleur beige jaunasse…  Je comprends maintenant pourquoi cette compagnie de location de VR en Alaska a choisi ces couleurs.  Il y en a deux en fait:  couleur boue séchée et couleur boue à moitié séchée.  Alors ils ont l’air toujours propres!

Et pas loin après, alors que je me remets lentement des fortes émotions subies, il y a ce glacier qui tire la langue!

10:01 – Je mets la musique des quatre saisons de Vivaldi.  Peut-être un mauvais choix… ça ajoute à l’effet dramatique!!

Une enseigne indique: « Slide area« .  Je pense qu’il s’agit d’un avis pour l’hiver… genre que ça slide quand il y a de la neige ou de la glace.  Sans plus.  SIMONAC!! Oui je dis des gros mots à voix haute!  Des montées et des descentes abruptes en flanc de montagnes; la route est ondulée, vaguée, houleuse.  Henri swing à gauche, Criquette swing à droite et vice versa! Ils ne s’entendent pas!

15:02 – Les nuages terminent lentement leur grasse matinée… ils se lèvent!

Pis l’accotement?? BEN Y’EN A PAS!!  Ni de garde-fous!! On se fait brassés tel un vieux rafiot balloté par des flots indociles. Si Criquette mettait une roue en dehors de la ligne ligne blanche, nous serions tirés vers le ravin à notre droite!!  Rien de moins!  Et c’est tout aussi terriblement épeurant qu’excitant!!  Pis là, y’a l’envie qui m’pogne!!

Depuis mon arrivée en Alaska, lorsque je m’arrête pour faire le plein d’essence ou lors d’une brève discussion avec des locaux, à chaque fois, toujours, ces gens terminent la discussion en disant:  « Drive safely« !  You bet!!  Thank you!   Et là j’avoue que je me le répète sans arrêt… drive safely, drive safely….

12:00 – Doucement les sommets se décoiffent de leurs nuages à mon arrivée à Glennallen.

Photo prise par mon iPhone monté sur un support dans le pare-brise. Donc il pleut et ça bouge!

Des immensités qui vous chavirent!!

Mes yeux clignent fréquemment tel l’obturateur d’une caméra pour graver toutes ces images dans ma mémoire, des images qui ne seront jamais publiées. La route ne permet pas toujours de s’arrêter pour une prise photographique.  Quand cela est possible, c’est un cadeau.  Pour tout le reste, ce sera pas possible de le partager.

Je me suis installée sur la ligne jaune pour faire cette photo (et à trois ou quatre reprises!)  L’idée était trop excitante pour résister!

C’est beau, ça s’peut pas!!  J’avoue apprécier davantage la présence des nuages pour la photographie qu’un ciel tout bleu simplement… insignifiant.  Ici, les nuages s’amusent du soleil qui tente d’imposer sa présence.  Ses rayons permettent à la verdure des forêts de s’éclater avec le glacier!!

Je descends lentement mais sûrement dans les abysses de la beauté.   Je dois gérer mon regard, mes yeux étant constamment attirés vers le ciel cherchant le sommet nouvellement dévoilé des montagnes.  J’oublie de respirer.  Je soupire. Donc.