Je suis installée depuis hier dans la vallée de Robson, située à l’entrée du Parc Willmore, du parc national de Jasper, du parc provincial du Mont Robson et du parc provincial Wells Gray.  Alors imaginez toutes ces montages qui m’entourent!  Ça donne le vertige!!  C’est tellement beau et paisible.  Je vais rester ici quelques jours. J’me tanne pas 🙂

6:30 – Je décide d’utiliser les douches du camping, les dames à l’office m’en ayant fait grand éloge hier, me convainquant de l’utiliser car c’est « gratuit » et que je pourrai prendre une longue-longue douche chaude.  Bon d’accord.  J’ai visité les douches hier en faisant la lessive et effectivement, elles sont impeccables!

Ce matin il fait 9-10 degrés celcius, c’est pas chaud et la salle des douches n’est pas chauffée. Alors je me dépêche d’ouvrir la douche pour au moins réchauffer ma cabine.  Ce fut tellement long avant que l’eau chaude arrive, que j’aurais pu revenir à la roulotte, faire mon café, mes toasts, flatter Mado, prendre un 2e café, faire un peu de ménage et retourner sous la douche!!!  J’allais me ré-habiller lorsque l’eau arriva… Cette eau chaude doit provenir d’aussi loin que le noyau terrestre! – C’est sûr qu’ici y’a pas un vieux qui peut se brûler, il sera mort de froid bien avant!!  – Ceci est de l’humour

Mon frigo est vide. Presque.  Je vais faire mon épicerie au IGA de Valemount.  C’est ce qu’il y a de plus près.  Je veux aussi m’arrêter à la Three Ranges Brewing Company, mais ils ouvrent qu’à 13h.  Je reviendrai en après-midi.  Je remarque un camion restaurant, mais lui aussi ouvre qu’à 13h.  Coudonc… on est pas dimanche!!  Ayant un petit creux, je passe donc à la pâtisserie suisse dont Barbara m’a parlé; j’en ressors avec une pâtisserie décadente et un bon cappuccino.

J’ai remarqué un curieux cimetière en entrant dans Valemount.  Je repasse donc par le même chemin pour m’arrêter voir ce qu’il en est.  Les pierres tombales sont toutes petites; même un simple bouquet de fleurs est immense à côté de la pierre.  Au moment où je tourne autour du cimetière en véhicule pour trouver l’entrée, une grosse tondeuse sur laquelle trône un homme tout aussi imposant entre dans le cimetière à la vitesse de l’enfer pour y couper le gazon.  Bon, je reviendrai…peut-être… pas.

Aujourd’hui je fais ce que j’adore faire le plus en voyage:  circuler sur les petites routes secondaires et même forestières (oups) pour avoir le meilleur regard sur une région, sur ce qui n’est pas vu par les touristes et même par les voyageurs.  Sur la photo ci-dessus, je me retrouve devant une barrière.  Mozusse c’est pas barré et c’est tentant, mais… Il s’agit d’un ranch de bisons.  D’ailleurs j’écoute à la radio satellite de la musique country depuis mon entrée à BC. Hey ben…!  Ça « fit » mieux avec le paysage, l’atmosphère.  J’ai attendu un long moment à l’extérieur, à me rincer les yeux de ces montagnes, de ce paysage.  Je me dis que je suis une grande privilégiée de marcher là, en ce moment, sur ce bout de terrain.

Je passe voir le type qui fait des tours pour connaître les disponibilités pour demain.  Son entreprise est dans le bout d’un rang, perdu en forêt.  Mais dès que tu lèves les yeux, même pas la tête, tu aperçois de majestueux pics de montagne.  Tout est complet.  Il a de la place pour dimanche.  Ouais, je ne suis pas certaine d’être encore dans la région dimanche.  Je l’appellerai demain si je reste un jour de plus.  Je reviens porter mon épicerie à la roulotte et passe voir les madames à l’office question de voir ce que je pourrais faire dans le coin.  Elles me donnent des suggestions.  Il y en a pour tous les porte-feuilles!

J’embarque Mado et on part à la découverte de nouveaux chemins!  Les percées de soleil à travers les différentes couches de nuages donnent des teintes incroyables aux arbres et aux rivières et des reliefs tout aussi incroyables aux montagnes.  La photographe en moi jubile!  🙂

Je parcours plus de 120 kilomètres juste aux alentours, sur des routes inconnues!  Des pistes parfois, à la recherche de points de vue parfaits sur les montagnes, sans être gênée par des poteaux, des fils électriques ou de la circulation. Même Mado apprécie le paysage!! 🙂 (Ah ben, j’viens voir qu’il y a un poteau et des fils électriques!!)

Je repasse par la roulotte prendre une de mes bonbonnes de propane, car je ne voudrais pas me retrouver à sec de gaz.  Mon autre doit être tout près d’être vide.  L’office me réfère au seul endroit faisant le remplissage: à Valemount (j’me souviens jamais du nom, je dois toujours regarder dans mon livre!)  On file donc en ville pour le remplissage et encore cette fois-ci, en utilisant un nouveau parcours.  J’en profite pour passer à la brasserie acheter quelques bières IPA pour mon neveu.  Le camion-restaurant est ouvert!  Il s’appelle « Burgers & Poutine », il est 16h, j’ai un creux et je suis très curieuse de goûter à leurs poutines.  La jeune femme me salue et me demande si je suis prête à commander.

–  Oui bien sûr!  J’ai vraiment le goût d’une poutine!  Faites-vous la meilleure au pays?
–  Au pays, je ne sais pas. Mais c’est la meilleure de Valemount! (J’avais encore oublié le nom; j’ai dû lever les yeux sur l’autre paragraphe pour m’en rappeler!! ).
– J’habite le Royaume de la poutine.  Quels sont choix de poutine?  Elle me pointe le menu devant moi sur le camion:  ils offrent: la poutine québécoise!  J’éclate de rires!  – Je suis québécoise!
–  Ah parfait!  Vous pourrez donc nous faire une critique sur notre poutine?
–  Avec plaisir!  Je m’installe un moment à la table en attendant ma poutine.  Je me relève, fais les cent pas.  Je suis stationnée tout juste à côté, en face de la table à pique-nique.  À chaque fois que je m’approche de la voiture, Mado se met à se tortiller comme une sangsue sur le tableau de bord, sur le dos, sur le ventre, en baillant, son corps pend par moment à moitié dans le vide, ça juste pas d’allure!  J’éclate de rire à chaque fois.  On dirait qu’elle aime ça me faire rire! 🙂

Je reçois ma poutine.  Les frites sont succulentes!  La sauce est quelconque… je ne sais pas si elle est trop sucrée, assurément trop salée, pis j’pense qu’elle goûte peut-être aussi – un peu la viande… fa-que, et le fromage, s’il en était, a été gelé, décongelé, trop salé, pas de kioui-kioui, friable, petits morceaux et vraiment en très petite quantité.  Pas grave vu qu’il n’était pas vraiment bon. Mais les frites?  Écoeurantes!!  Je pars discrètement sans lui donner ma critique.

Moi je suis l’écureuil chargé de gâcher la vie à Mado-la-minoune en lui jetant sur la tête les miettes de mon festin!

Le camping est très habité par les petits animaux, dont cet écureuil roux (pas certaine) en grand nombre qui eux sont bien familiers avec les animaux domestiques.  Un peu baveux même!  Mado est full adrénaline et en a plein les yeux elle aussi!