Parfois il me prend une envie poétique… Lâches-toé lousse alors! me dit une de mes petites voies intérieures.

Vents de l’Isle
Je retrouve l’isle qui m’aime tant. Celle qui me rappelle à elle. Constamment.
Île envoûtée de vents, où s’envolent casquettes et mouettes.
J’adore le vent. C’est réciproque.
Parfois il exagère. Et s’acoquine.
À la rafale qui souffle jalousement sur le plaisir de la caresse d’une brise sur la peau pudiquement nue.
À la bourrasque éphémère qui cajole, inlassablement insistante, agressante. Fatigante.
Va te venter ailleurs. Que je souffle un peu.
Louise Roy – 1er septembre 2022

Umpqua River
Je suis la Umpqua River, tu es le Ruban de Bitume 138.
Sillon d’asphalte, tu me courtises sans scrupules sur quelques dizaines de miles;
Tu as fait abattre beaucoup d’arbres pour faire ton lit auprès du mien.
Mes courbes sont lentes, les tiennes aussi.
Je suis très belle, imprévisible.
Toi, toujours pareil.
Tu folâtres avec moi.
Tu persistes à revenir auprès de moi, toujours un peu plus près.
Je m’amuse à tes dépends.
Par moments, je m’étends, me détends et te surprends!
Par endroits, tu me chevauches de ton corps d’acier et de béton.
Me voilà bien malgré moi tantôt à ta droite, tantôt à ta gauche.
En certains lieux, je m’offre sans pudeur – à ton voyageur;
Et parfois celui-ci s’immobilise, m’immortalise.
Mais à mes plus beaux attraits, pas d’accès!
Et tu reviens encore un peu plus près, porteur de nouveaux voyageurs.
Parfois tu jacasses fort;
Je te préfère la nuit, moins bruyant et plus discret.
Et le jour, tu vois le pêcheur taquinant mes dessous poissonneux de vie.
Ton dessus porte le voyageur impétueux, impatient et généralement respectueux.
Puis après tous ces miles,
Tu me laisses?
Pour prendre une autre direction?
Ben moi, je vais aller me la couler douce dans l’Pacifique!
Louise Roy – 10 septembre 2019
Bravo Louise! Tu as une très belle plume!
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