Quel autre beau défi ce petit voyage de 7 à 9 jours à l’Isle-aux-Grues, s’agissant pour moi de mon premier long séjour avec Criquette (ma roulotte) et Sharly (ma chatte) comme compagne de voyage! En fait plutôt deux défis…! Jusqu’à ce jour, mes déplacements en véhicule avec Sharly ont été passablement éprouvants pour mes oreilles et ma sensibilité. Mais grâce au produit Feliway, un diffuseur de phéromones branché dans mon véhicule, les six heures de déplacement (et d’attente) de chez-moi à notre arrivée sur l’île ont été nettement plus agréables pour toutes les deux. (Aller au Jour 1 )
L’attelage de Criquette au moyen de la caméra arrière de mon VUS me permet de le faire seule, sans aide. La conduite sur route avec une roulotte n’est pas très compliquée non plus. On doit simplement « adapter » sa conduite avec cette chose-qui-vous-suit-coller-au-derrière. Le défi, – le véritable défi, je l’ai vécu à mon arrivée à Montmagny. Tous les traversiers que j’ai empruntés, sans exception, au Québec et dans tous les pays que j’ai visités à ce jour, fonctionnent sur un principe bien simple: tu entres à un bout et tu ressors à l’autre bout. Ben ben simple.
Environ 30 minutes avant l’embarquement, on me demande de déplacer Criquette de la première à la deuxième rangée afin que j’embarque en premier… « vu que vous avez une roulotte », m’explique la préposée.
– Aaahhh cool parfait! Première embarquée, première débarquée!
– Oui… ouuui, me répond-elle avec un brin d’hésitation dans la voix.
– On embarque bien à un bout pour ressortir de l’autre?
– Oui-oui! Et elle s’en va.
Je me déplace donc à l’avant de la deuxième rangée. Et là je remarque que l’embarquement se fera par le côté du bateau… Hummm… pas très large pour tourner à gauche ou à droite, mais bon j’ai la longueur réglementaire, donc ça ne devrait pas poser de problème. On me fait signe d’avancer, je monte la passerelle, descends lentement la passerelle, je manoeuvre avec doigté pour faire un virage très serré vers la gauche et rejoindre l’avant du bateau!! Yeah!! Et là je réalise qu’il n’y a pas d’issue à l’avant!! Je fais signe à la préposée.
– Est-ce que je dois ressortir par la même porte où je suis entrée?
– Oui-oui
– C’est pas sérieux??
– Oui-oui! Faites-vous en pas, les gars vont vous aider! Et elle repart.
À ce moment-là, une seule réflexion s’est imposée à mon esprit: No way! Personne ne va reculer Criquette à ma place! C’est que les angles morts avec une roulotte sont très très morts. Mais je l’ai reculée comme une pro assistée de quelques instructions verbales d’un des gars en renfort pour couvrir mes angles très morts!! C’est sûr que les phéromones à Sharly ont eu de l’effet sur moi!! 🙂
Selon le site web de l’Isle-aux-Grues, celle-ci se situe au milieu du fleuve St-Laurent, en face de Montmagny. Elle fait partie intégrante de l’Archipel de l’Isle-aux-Grues qui comptent une vingtaine d’îles, d’îlots et de récifs. Cependant, c’est la seule île qui est habitée en permanence. C’est un véritable havre de paix qui dissimule les traditions et le savoir-faire d’antan. Les 150 insulaires qui y habitent ont su conserver les trésors de ce passé tout en y intégrant les plus récentes technologies.
Dès que j’ai débarqué sur l’île, je fus conquise!! Elle est magnifique, magique! J’installe Criquette au camping municipal et je file parcourir les quelques kilomètres de l’île. Elle mesure 7 km de long par 2 km de large. Je vais me rincer l’oeil photographique pour les prochains jours, entre autres dans la Réserve naturelle Jean-Paul-Riopelle. Selon Wikipédia, c’est à cet endroit que le peintre Jean-Paul Riopelle a vécu les dernières années de sa vie et a créé ses dernières œuvres.