Jour 14 – Le bout du monde

Cliquer pour agrandir

24 novembre – Un peu plus de 5 heures de vol, 5 heures de décalage horaire, nous sommes en descente pour l’Île de Pâques, et voilà que sur ma droite par le hublot, j’aperçois le volcan Rano Kau…mon estomac se contracte… Je l’ai tant regardé par Google earth! Et dire que je serai au sommet dans quelques heures!

Après les formalités d’usage aux douanes, mon hôte m’attend dehors avec un carton sur lequel mon nom est écrit…Luise, mais bon je me reconnais. Il m’amène à ma cabane, dépose mes bagages et me conduit ensuite au village pour un rapide tour de ville. J’y reste ensuite pour explorer un peu et luncher. Je fais la rencontre de mon premier vrai Moai au petit port.

Cliquer pour agrandir

Les règles sont très sévères pour la préservation des lieux: Ahu et Moai (voir photo ci-dessous, en haut à droite). C’est tellement tentant d’apporter au moins un petit cailloux ramassé sur un sentier. Et si l’un d’eux se coinçait sous ma chaussure? Ça peut arriver sans faire exprès…Cé-ti sévère les prisons au Chili?

Cliquer pour agrandir

Je circule dans le village. Première impression… assez mitigée: il y a quelque chose d’incohérent, mais je ne sais trop quoi. Est-ce le paysage avec les gens, les habitants avec les touristes-Kodak-chapeau-Tilley ou les chiliens avec l’île? J’ai sept jours pour comprendre. Le choc est grand. J’ai négligé de réviser et pratiquer ma petite base en espagnol; j’y verrai un peu plus tard. Il y a tout de même pas mal de touristes, les chevaux circulent en ville, les habitations sont très modestes.

Sans tarder, je me trouve une mama dans un petit resto et un nouveau copain au café internet. Je suis étonnée, tout est passablement moins cher qu’à Tahiti. Ici internet est à 2$/hre; à Tahiti.. 6$/hre. Repas beaucoup plus abordable également, même chose pour la location d’un petit 4×4 à 60$/jour, à Tahiti petite voiture à 85$/jour. Sans parler de l’essence à 1,40$/litre contre 2$/litre à Tahiti.

Cliquer pour agrandir

Je retourne à ma cabane (photo du centre ci-dessous), une marche de plus ou moins 3 km, ce qui me permet de m’intégrer tranquillement à mon environnement. Je passe en face de la maison du tatoueur…irais-je ou pas?? Pour le moment, c’est fermé. Plusieurs commerces ferment de 13h à 16h-17h. Mes déjeuners sont inclus à mon hébergement. J’ai un frigo et un micro-onde. Je fais quelques achats au dépanneur.

Cliquer pour agrandir

Les habitants font leurs clôtures avec des roches volcaniques, c’est très joli. Ma cabane est aussi construite de pierres volcaniques. À mi-chemin, à une intersection, je ne suis pas certaine de la direction à prendre. Un pickup s’en vient, je fais signe au chauffeur de s’arrêter.

Holá! Dònde esta La Cabana Christophe?
Derecho!
Gracias!.

Et il me dit ensuite quelque chose que je ne comprends pas, mais ses gestes sont sans équivoque: il m’offre de monter dans la boîte du pickup pour m’amener à ma cabane… ou peut-être à la sienne! Et voilà encore une image loufoque qui s’impose à mon esprit…en première page du journal: Touriste canadienne disparue à l’Île de Pâques. Elle aurait été vue pour la dernière fois, jetée comme un vulgaire sac de patates à l’arrière d’un pickup!… Ouais.. ça doit être le décalage horaire et une nuit de pitoyable sommeil dans l’avion… :-). Je refuse poliment, j’ai bien besoin de marcher!

Aussitôt arrivée, je fouille mes bagages pour trouver mes chaussures de sentier, changer de vêtements et je pars à la conquête du Rano Kau. Quelle magnifique randonnée et quels paysages. Je traverse une petite forêt qui a été touchée par un incendie… C’est surtout pas ici qu’ils peuvent se permettre des feux de forêt!

Cliquer pour agrandir

Après près d’une heure de montée, je suis bien récompensée! La vue est magnifique! Quelques minutes auparavant, alors que j’effectuais mes derniers pas vers le sommet, deux dames italiennes prenaient des photos en ma direction. L’une d’elles me demande:

Are you travelling alone?
Yes!
Aaaaahh!. Traduction en français de son expression: Maudite chanceuse!. J’ai eu le sentiment que son groupe lui pesait ou bien qu’elle regrettait de ne pas avoir réalisé un certain rêve… C’est elle qui m’a prise en photo (1ère en haut).

Cliquer pour agrandir

En descente, je croise une vache, à deux mètres du sentier. Hum…et elle a des cornes bien longues et bien pointues, puis une deuxième vache-à-cornes… mieux vaut que je mette mes intentions au clair:

Salut la vache!
– … Elle continue à brouter sans même me regarder. T’inquiète pas… je fais que passer!
– … Et elle continue à brouter, la vache…

Au retour à ma cabane à 17h, je fais l’erreur de ne pas résister à la sieste. Je me réveille à 20h, affamée, je mange un peu, me remets au lit à 23h et m’endors vers 2-3 heures… et c’est bizarre, malgré le bruit du sapré frigo, j’entends les chants des religieuses du monastère, mêlés au bruit des vagues se fracassant sur les falaises tout juste devant ma cabane.

7 réflexions sur “Jour 14 – Le bout du monde

  1. Gilles Benoit dit :

    Salut Louise,

    Je te lis religieusement à tous les jours. Tes commentaires sont super intéressants surtout dans la grisaille de notre novembre. Tu n’as rien à craindre si les Moais veillents vraiment sur l’île et ses habitants, embarque dans les pick-up. Est-ce réellement le Chili, bouffe, vin, culture, douanes tatillonnes, etc.? Je t’envie quand même un peu.. À plus.

    J’aime

    • Salut Gilles,

      Là vous êtes deux, avec mon amie Claire, à m’encourager à sauter dans les boîtes de pick-up… J’ai 3 bonnes raisons qui m’ont fait hésiter et ces raisons s’appellent: ‘mon père’ qui m’a demandé d’être très prudente et à qui j’ai promis de l’être, ma ‘grande amie Judith, qui m’a dit être très inquiète de me voir partir seule et à qui j’ai aussi promis d’être très prudente et ma ‘tante Hélène’ que j’ai senti inquiète en me voyant quitter l’enclave sécuritaire du monastère. Me sachant donc une denrée sinon rare, au moins délicate de la colonne vertébrale, j’ai opté pour la marche… sécuritaire et sous mon contrôle!

      Je te reviens pour tes questions: est-ce vraiment le Chili, la bouffe, vin, culture, etc. Pas fiini mon investigation et après 2 jours… Encore perplexe!

      Mes amitiés!
      Louise xx

      J’aime

  2. Claire Gagnon-Lauzon dit :

    Bonjour ma chère Louise,
    Comment se fait-il qu’un tour de pick-up ne t’ait pas tentée? Deviendrais-tu timorée par hasard???
    Je t’assure que tes compte-rendus sont passionnants et toujours remplis de surprises. Si tu le peux, j’aimerais voir l’intérieur de ta cabane. Que mange-t-on à l’Île de Pâques? Quelle température fait-il?
    Je t’imagine entourée de toute cette eau depuis le début de ton voyage et je te trouve chanceuse.
    J’espère que cette eau qui nourrit si bien l’âme ne te fera pas prendre de surpoids!!
    Je crois qu’une de mes correspondances s’est perdue. Je ne suis pas assez techno.
    À la prochaine lecture,
    Claire XX

    P.S.: Tu ferais une bonne émule à Tintin. J’aimerais bien lire un jour: ¨Les aventures de Loulou autour du monde¨.

    J’aime

  3. Elaine Proulx dit :

    Bonjour Louise!

    C’est avec le sourire que je découvre ces endroits, Wow! Aventurière! Continu à profiter pleinement de ces uniques instants!

    Au plaisir!

    Elaine

    J’aime

  4. Richard Hébert et Jean-Paul Espinosa dit :

    Hola Louise

    Bienvenue au Chili…
    Malgré tout que nous soyons dans le même pays, plusieurs centaines de kilomètres nous séparent. Jean-Paul et moi prenons plaisir à te lire régulièrement, tu a une plume très agréable à lire… As-tu déjà pensée à écrire?… En tout cas, il tu nous fait bien rire avec tes pensées
    Mais tu visites des lieux vraiment merveilleux… Merci de les partager avec nous.

    J’aime

Veuillez écrire votre commentaire dans la boîte ci-dessous! Et MERCI d'indiquer votre nom!! :-)

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s